La guerre de Sécession ou guerre civile américaine (The Civil War – 1861-1865) : abolition de l’esclavage ou industrialisation forcée ?
La guerre civile américaine ou guerre de Sécession apparue entre 1861 et 1865 et opposant les États-Unis d’Amérique ou « l’Union », dirigés par Abraham Lincoln [1809-1865], et les États confédérés d’Amérique ou « la Confédération », dirigés par Jefferson Davis [1808-1889] et liant onze États du Sud qui avaient fait sécession des États-Unis.
Selon la version historique officielle, l’Union rassemble tous les États réclamant l’abolition de l’esclavage [moins nombreux dans ces états que des « États frontaliers »] ou abolitionnistes [1] et cinq États « frontaliers [2] » esclavagistes. L’Union est conduit par Abraham Lincoln et le Parti républicain. A. Lincoln est, selon les historiens [3], fermement opposé à l’esclavage et désire son abolition dans les territoires qui le pratiquent. Sa victoire à l’élection présidentielle de 1860 déchaine une première sécession de sept États du Sud, avant même que A. Lincoln n’entre dans ses fonctions.
Une autre approche de l’Histoire montre une forme différente. En 1842, le traité d’Ashburton passé entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, fut suivi par le déploiement par chacun de ces deux pays d’escadrilles sur la côte africaine afin de faire respecter l’interdiction de la traite des Noirs. En conséquence, la France, terre de la déclaration générale des droits de l’homme en 1789 fut ainsi contrainte et forcée à promulguer la suppression de la traite des Noirs en 1842 et son « abolition » en 1848.
Ce n’est pas par une aspiration éthique vers un idéal humain ou par un élan d’altruisme que l’abolition de l’esclavage coïncide remarquablement avec la colonisation et l’ère industrielle !
L’expansion économique et l’essor de l’industrialisation vers la fin du XVIIIe siècle marquaient l’abandon de l’archaïque système où la main-d’œuvre servile, peu rentable et coûteuse, ne permettait plus un rendement et une demande de produits toujours grandissants.
A.Lincoln [1809-1865] président des États-Unis comprit dès le début que l’industrialisation de son pays et sa puissance [international] s’imposent et le moyen d’y parvenir passe par l’abolition de l’esclavage. L’idée germa lors d’entretiens discrets au courant de l’année 1860. Le 22 juillet 1862, A. Lincoln et son cabinet établirent une proclamation d’émancipation des esclaves afin de la rendre publique. Un amendement fut promulgué après sa réélection où il usa de tous ses pouvoirs pour en assurer la ratification par le Congrès, le 31 janvier 1865. Une résistance farouche à l’industrialisation apparut dans les états du Sud des États-Unis majoritairement sous la domination politique et économique de vieilles dynasties de propriétaires terriens à main-d’œuvre servile. Cette résistance devint donc insurrectionnelle et c’est la guerre de Sécession [1861-1865].
Ainsi, la Grande-Bretagne en tête de la politique d’industrialisation, suivie de près par les États-Unis furent naturellement préoccupés par l’abolition de l’esclavage et son remplacement par la colonisation moralement plus acceptable et tellement plus rentable ; puisque justement, ces pays de l’Occident apportent la « civilisation » et la consommation des biens aux peuples « sous-développés ».
Les exportations américaines procuraient un débouché indispensable aux produits du textile et à d’autres fabriques manufacturières qu’une croissance rapide de la production fournissait grâce à des techniques industrielle nouvelles. A la fin du XIXe siècle, on assiste à une accélération importante du taux de croissance des exportations américaines et une importante croissance économique.
L’homogénéisation et la compétitivité des USA ainsi « réunis » permirent le développement des exportations et l’ouverture sur le marché international qui fut avantageux à l’économie du pays : aux fabricants d’acheter beaucoup de matières premières indispensables à la production industrielle. De même, les exportateurs acquirent une expérience essentielle pour le développement du commerce intérieur et international.
[1] Abolitionniste. Il s’agit d’un courant de pensée qui apparut dans le dernier tiers du XVIIIe siècle dans le monde occidental [notamment en Grande-Bretagne] et souhaitant, selon eux, la suppression de l’esclavage.
[2] États frontaliers ou « Border States » fait référence aux cinq États esclavagistes du Delaware, du Kentucky, du Maryland, du Missouri, et de la Virginie-Occidentale qui ceinturaient les États abolitionnistes et qui étaient membres de l’Union durant la Guerre de Sécession, aussi désignés comme le haut Sud. Tous ces États, sauf le Delaware partagent des frontières avec des États ayant rejoint la Confédération.
[3] R. Striner, « Father Abraham : Lincoln’s Relentiess Struggle to End Slavery », Oxford University Press, 2006.